« A La Cloche d’Or », nouvelle table Patagone.

Tous les amoureux de la Patagonie ont au cœur la nostalgie de l’épopée du Cabaret du « Chat noir », fondé à Montmartre en 1881 par Rodolphe Salis, dans lequel le deuxième Roi d’Araucanie et de Patagonie, Achille Ier, tenait table ouverte à la grande joie des touristes d’alors, et régalait sa cour de discours, titres et médailles.

Les successeurs d’Achille Laviarde étant moins pittoresques que le deuxième Souverain du Royaume, aucun restaurant ne put par la suite se déclarer fièrement table officielle du Royaume, si l’on excepte le prestigieux Pavillon Dauphine, sis dans le XVIème arrondissement de Paris, au sein duquel le sixième souverain Feu le Prince Philippe d’Araucanie célébra avec faste plusieurs de Ses anniversaires, dont le 80ème, le 23 février 2007.

A son décès le 5 janvier 2014, on se souvient que le Président du Conseil du Royaume, charmant vieux monsieur dénommé Parasiliti, que ses camarades ont affublé de l’affectueux sobriquet « Para », eut l’idée amusante de quitter précipitamment son poste pour se faire élire Prince Patagon, posant ainsi quelque peu son antique séant sur la constitution du Royaume… l’affaire fit alors les délices de la Presse Périgourdine.

Le brave « Para », aussitôt baptisé « Antoine IV », se mit en quête de tables renommées où célébrer à son tour son grand nombre d’années… Hélas, le Pavillon Dauphine ne reçoit pas en deçà d’une petite quarantaine de couverts, et les courtisans se font rares… Quelques recherches plus tard, sans compter le souvenir plaisant de lointaines et folles années, c’est dans le quartier de Jean-Baptiste Pigalle que cet aimable plaisantin élut à son tour domicile, rendant un hommage mérité au célèbre sculpteur passé à la postérité pour son saisissant « Voltaire nu », portrait de vieillard décharné.

Va donc pour « A La Cloche d’Or », table connue de tous les noctambules, où Pierre Berger séduisit Yves Saint Laurent en 1958, « Para » allait avoir 16 ans; et puis, quelle enseigne plus appropriée pour semblable aventure ? Le temps passe et les nuits se font longues, le dernier service de 5h n’est plus qu’à 1h désormais, mais c’est toujours plus tard que dans les maisons de retraite, et les blancs de poireaux, l’un des fleurons de la carte, y sont mieux cuisinés; et puis les célèbres bacchantes de Gédéon, le tonitruant serveur, ont beaucoup plus d’allure qu’une vieille blouse d’infirmière ! Dernier avantage de cette table de Paname, on peut « privatiser » jusqu’à 40 couverts, ce qui est bien assez pour réunir la cour Parasilienne.

Le sémillant directeur de l‘établissement, le jeune Damien Bagarre, au nom prédestiné pour conquérir un royaume, est un excellent commerçant, qui sait traiter ses clients… c’est ainsi qu’il donne du Monseigneur à « Para », lequel en fut si charmé qu’il lui remit une médaille ! Au grand regret de notre reporter cependant, la breloque n’étant pas jugée digne de trôner entre Pierre Berger et Louis de Funès, elle est dérobée à l’admiration des touristes américains nombreux à savourer les plats traditionnels proposés par la maison, quasi-Princière aujourd‘hui… Venu en camarade, il fut consolé d’un revigorant calvados offert par l’excellent patron, qui sait recevoir les amis.

Une adresse à recommander, avec évidemment une préférence pour le samedi le plus proche du 26 mars, plaisante occasion de célébrer le jour illustre qui entendit retentir au siècle dernier le premier vagissement de notre ami « Para »; attention cependant aux automobilistes imprudents… La fourrière municipale y facture l’enlèvement à 150 euros, ce qui n’est pas rien pour d’économes retraités ! Le Prince Stanislas, qui roule noblement carrosse, confiera les rênes à son laquais poudré lorsqu’il s’en viendra présenter ses civilités empressées à son vieux concurrent !

(De notre correspondant à Paris).

La couverture de la carte d' A La Cloche d'Or.

La couverture de la carte d' A La Cloche d'Or.

Des plats traditionnels et savoureux.

Un plat princier : le faux-filet grillé, sauce béarnaise. Les frites sont excellentes.

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La carte des douceurs, à consommer avec modération 70 printemps écoulés !

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Te souviens-tu, quand nous dansions la gavotte ?

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Une récompense méritée ! ...

... Et qui trouverait toute sa place au-dessus de l'inoubliable Louis, fier descendant d'hidalgos, signataires d'un traité de reconnaissance de l'indépendance Mapuche !

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Le Curnonsky Patagon accuelli en ami par le très chaleureux patron. A la santé des Patagons !

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